mercredi 16 octobre 2013

 Photos trouvées






































































J'aime les photos "trouvées" selon la formule du joli livre de Michel Frizot et Cédric de Veigy. Je dirais même plus j'aime les photos "ratées". Celles dont les auteurs hésiteraient probablement à se revendiquer. Au fil des découvertes à force de voir ou de collectionner les photos d'anonymes, de les isoler dans la masse de celles mises à disposition dans n'importe quel marché aux puces, j'ai appris à reconnaître celles qui me touchent plus particulièrement. Il y a d'abord celles que j'appellerais de façon un peu mélo, "les sans têtes" ou "les décapitées" toutes ces photos où les visages sont masqués parce qu'absents du cadre de gré ou malgré... 
Il y a aussi celles qui présentent des personnages de dos. Les photos floues aussi et toutes celles qui me laissent imaginer ce qu'ostensiblement elles ne montrent pas. Peut-être aussi que cela me touche d'imaginer la possible déception de celui qui derrière l'objectif a sans doute voulu bien faire.

I love found snapshots. In fact I love found and missed photographs. These photographs that their authors would be more than happy to forget all about. I've been collecting and picking them here and there and over time I started to identify the ones that really move me. First we have the ones that I could call quite dramatically the "beheaded ones" or "headless ones". All these pictures where the faces are absent by will or not really…
We have the ones that show people from the back. Blurred pictures also and all the ones that offer me to invent what they flagrantly hide. Maybe I'm also touched by the disappointment of the unknown photographer. After all he probably did his best.

lundi 14 octobre 2013

Les collectionneurs
























J’aime bien l’idée que la liste de ce qu’on peut collectionner est infinie. Qu’est-ce après tout qu’une collection ? Des objets qu’on accumule, qu’on agence, qui ont la même fonction, se ressemblent plus ou moins (parce que cumuler les objets en tous points identiques on est tous d’accord ça ne marche pas). Bref c’est d’abord dénicher, farfouiller, mettre de l’ordre et puis créer autre chose.

The Collectors
I like the idea that the list of things you can collect is just infinite. What is a collection after all ? Some objects that we accumulate, combine, that have the same function or look more or less alike (because cumulating identical objects does not work.) In short it's digging out, hunting, bring order and then create something else.

samedi 12 octobre 2013

Cinégraphies


Claude Sautet disait lorsqu'on est coincé dans le scénario d'un film, qu'on ne sait plus comment avancer, il y a deux possibilités : une averse ou une claque. Il n'est d'ailleurs pas inintéressant de revoir ses films à la lueur de ce malicieux éclairage. Pour Hitchcock, ni claque, ni averse - quoique - mais plutôt des billets, des papiers, des brouillons, des télégrammes, des lettres (anonymes ou pas), des signes, des SOS, des panneaux, des journaux, des codes ou des messages. Un message griffonné sur un bloc-notes et le film retrouve son héroïne, une lettre anonyme à un voisin d'en face et c'est un tueur qui se fait un jour quand ce n'est pas un registre d'hôtel qui révèle un imposteur. Grâce à Florizel du divan fumoir bohémien et au site Hitchcockmania créé par un admirateur du réalisateur britannique, ni les gros plans légendaires, ni les messages subliminaux ne peuvent plus nous échapper. Monde illusoire et mouvant que celui d'Hitchcock aussi vertigineux que le chignon de Kim Novak, où les bons deviennent des truands à moins que ce ne soit le contraire et où les rêves ont la noirceur des tableaux de Salvador Dali.

Cinegraphy 

Claude Sautet used to say when you're stucked in a scenario you have two options : a rainfall or a slap in the face. It's rather interesting to watch his movies again using this tip. When it comes to Hitchcock, no rainfall nor slap - although - but some notes, papers, drafts, telegrams, letters (anonymous or not), signs, SOS, panels, newspapers, codes, or messages. A message scribbled on a notepad and the movie returns to its heroine, an  anonymous letter sent to a neighbor across the street and you end up with a killer. Thanks to Florizel  from the divan fumoir bohémien and the website Hitchcockmania created by a huge fan of the british Filmmaker, the legendary close-ups and other subliminal messages won't be missed anymore. Illusory and moving world quite as vertginous as Kim Novak's bun, where the good become evil - unless it is the other way around - and where dreams are as dark as Salvador Dali's paintings.